Rachmaninov et Mahler ce soir à l'Auditorium de Lyon, par l'Orchestre National de Lyon.
Chef invité : Eliahu Inbal.
Piano : Olga Kern.
Soprano : Cécile De Boever.
En première partie tout d'abord, la Rhapsodie sur un thème de Paganini, pour piano et orchestre. C'est une oeuvre qui en jette, sans doute par la virtuosité qu'elle exige du soliste. Mais aussi par des thèmes simples, dynamiques, explorés sous tous les angles possibles, tantôt le soliste avec l'orchestre ou totalement solo, du très mesuré et vertical, jusqu'à des cadences, style improvisation, et le thème que l'on retrouve toujours plus ou moins tout le long de la pièce... j'ai bien accroché !
Au piano, comme je vous disais, Olga Kern, émérite pianiste russe. Elle est d'après son CV constamment entre l'Europe et les Etats-Unis, avec plusieurs tournées sur ces deux territoires, mais aussi des concerts en Asie, Amérique du Sud... Bref, cette belle femme a quelque peu d'expérience, et elle a fait un excellent début, puisque cela l'était ce soir, en compagnie de l'ONL ! Très redemandée d'ailleurs par le public, elle a faillit ne pas pouvoir commencer son bis dans le silence ! C'était Polichinelle, de Rachmaninov. Mais cela n'a pas suffit au public qui continuait... et cette fois-ci, même si elle prenait bien son temps, le silence n'était pas fait quand elle a commencé son second bis, l'ultra-connu Vol du Bourdon, de Rimsky-Korsakov.
La fabuleuse musique de Gustav Mahler en guise de bonne deuxième partie. Une heure de musique pour sa 4ème symphonie, en sol majeur. Cette musique si particulière, décalée, vraiment, j'ai trouvé génial ! Mis à part le concert de la semaine dernière, je n'avais jamais entendu de musique de Mahler en concert. Même jamais tout court, à part quelques extraits à la radio ! La musique conserve un sens ambigu, parfois humoristique, ou encore macabre.
Le premier mouvement commence très doucement, avec des tas de thèmes entrainants en tous sens, qui montent au fur et à mesure pour ensuite combinés, transformés, fragmentés, superposés, ... Pour le second mouvement, on voit l'arrivée d'un violon solo accordé un ton trop haut, qui vient donner une sonorité amère à la pâte sonore. Troisième mouvement très grave et profond, où l'on se sent descendre vers l'enfer... alors que finalement, on se voit soudainement au contraire franchir les portes du paradis ! Enfin, le dernier mouvement, lied pour soprano soliste. Pour chacune des strophes, une fin qui meurt dans une profonde nostalgie, avant que les cloches surgisse, chaque fois plus tourmentées et sattiriques, comme une bourrasque. Mais le mieux, encore une fois, ce sont les paroles, qui vont dans le sens du titre "La Vie Céleste"... donc décalées du caractère de la musique. Sans oublier une fin qui s'efface de plus en plus, bien loin des rituelles fins démonstratives, forte, avec l'ensemble de l'orchestre : ici, fin très calme, qui s'estompe, qui meurt, comme l'a très bien fait Eliahu Inbal, qui a tenu le public en haleine plusieurs longues secondes avant les premiers applaudissements !
Je ne dirai rien de la chanteuse, Cécile De Boever, que l'on n'entendait presque pas du tout. Beaucoup de mal à entendre les paroles et savoir où l'on en est dans le lied... dommage, mais, vraiment, je ne l'ai pas entendu, même au premier rang du premier balcon ! Donc aucun jugement : ce n'était soit pas son jour, soit pas son répertoire de prédilection !
Enfin, Eliahu Inbal est un chef israélien, né en 1936, qui avait été repéré par Bernstein, qui l'avait appuyé pour l'obtention d'une bourse lui permettant de venir étudier la direction au CNSM de Paris. Bref, un bon, fin spécialiste des symphonies de Gustav Mahler, et qui est déjà venu plusieurs fois diriger l'ONL, pour plusieurs symphonies, au cours des vingt dernières années. Et un chef de qualité, ou en tous cas j'ai trouvé que sa direction était efficace... Certes qui connaît mieux que beaucoup l'oeuvre, mais aussi la salle et l'orchestre, mais tout de même. C'est précis, il y a du recul par rapport au texte, le caractère est là, ... enfin j'ai trouvé ça bien, quoi ! Et très à l'aise, imperturbable même après avoir fait tombé sa baguette sous les sièges des violoncellistes - il en avait prévu une autre au cas où. Enfin pour l'anecdote, les musiciens l'ont fait passer, Fabrice Lamarre - alto solo - s'est même levé pour tendre sa baguette au chef... qui la reprit, on pouvait croire, presque sans remarquer !
Note après ce looooong message : je n'ai volontairement pas cité deux sites visiblement plutôt intéressants et bien faits, sur chacun des compositeurs, dont l'un m'avait été signalé il y a quelques temps par son webmaster qui était venu me laisser un commentaire suite à un concert... je n'oublie pas et en reparlerai plus une autre fois !
samedi 2 février 2008
ONL / Musiques endiablées !
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