La Staatskapelle de Dresde à Lyon

Le plus ancien orchestre du monde, créé en 1548, était l'invité mercredi 28 mai de l'Auditorium de Lyon. La Staatskapelle de Dresde, sous la direction de Myung-Whun Chung, au coeur d'une tournée européenne. Au clavier, Lars Vogt.
Johannes Brahms - Concerto pour piano n°1 en ré mineur
Beethoven - Symphonie n°5 en ut mineur

Je n'ai pas l'habitude de voir un autre orchestre s'installer sur la scène de l'Auditorium... à la longue on s'y habitue ! Je ne comparerai pas, parce que les deux orchestre n'ont absolument pas la même approche, ni le même mode de jeu. Je constaterai simplement un son très clair et perçant chez l'harmonie, notamment les clarinettes (j'ai confondu un instant avec un hautbois - c'est pour dire !). C'est très différent de ce que l'on a l'habitude d'entendre en France... il faut aimer. D'un autre côté cependant, on notera l'excellente cohésion des cordes toutes ensemble ou par pupitres, produisant pour chaque pupitre, voire pour l'ensemble des cordes, un seul (et très beau !) son d'ensemble.

Je n'ai pas énormément accroché au Concerto de Brahms au premier abord, mais il reste d'un côté très somptueux, et de l'autre bien sûr très tourmenté. Beaucoup de conflits et de souffrance passent sous les doigts de Lars Vogt (qui l'interprète avec brio !) et sous ceux des musiciens, dans une partition peut-être plus symphonique que concertante. Quand enfin on lit le programme, il nous indique qu'effectivement, cette oeuvre de presque une heure est l'une de celles qui coûta le plus d'efforts à Brahms ! Travail, remaniement, attente, réarrangement, ...

Puis la 5^ème Symphonie de Beethoven. Majestueuse, triomphale, géniale comme nous la connaissons tous (pas vous ??). Version très prenante et enflammée de ce monument qui a fait le tour du monde bien sûr ; comme écrit Charles Rosen, « on ne sait trop parfois si on entend l'oeuvre elle-même ou sa réputation ». Je ne sais pas si un jour je l'avais entendu en direct en concert, mais il faut le vivre ! Profitez-en le 21 juin à Paris, si vous choisissez le Rainbow Symphony Orchestra.


Direction bien sûr magnifique de Myung-Whun Chung, qui semble bien connaître l'orchestre (et, accessoirement, les oeuvres, qu'il dirige sans pupitre). En même pour quelqu'un qui est directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Radio France, conseiller musical de l'Orchestre philharmonique de Tokyo et direteur musical de l'Orchestre philharmonique de Séoul, le tout à la fois... bref, je ne vais pas vous retracer moi-même sa vie, mais c'est plutôt...