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vendredi 8 février 2008

ONL / "Extase sonore" : Debussy, Falla, St Saëns

La soirée portait bien son nom... L'extase dure toute la première partie, et devient de plus en plus sonore tout au long de la seconde ! Placé sous son directeur musical attitré, Jun Märkl, l'Orchestre National de Lyon a accompagné Alexandre Tharaud au piano, et nous a également ouvert le mur derrière lequel se cache le grand orgue Cavaillé-Coll de l'Auditorium de Lyon, qui fête cette année ses 130 ans !

Et pour cause, on commence avec Printemps, suite symphonique de Claude Debussy en deux parties. Et le programme nous explique clairement ce que voulait le compositeur : « une oeuvre de couleur spéciale et devant donner le plus de sensations possibles. Cela a pour titre Printemps, non plus le printemps pris dans son sens descriptif, mais le côté humain. Je voudrais exprimer la genèse lente et souffrante des êtres et des choses dans la nature, puis l'épanouissement ascendant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle en quelque sorte ». Et c'est totalement réussi, car cela s'impose aux oreilles et aux esprits tout au long de l'oeuvre. D'abord dans le premier mouvement, cette naissance difficile des êtres et des choses - avec tout de même quelques passages moins durs ! -, puis avec un second mouvement totalement jubilatoire ! On retrouve là les sensations que Debussy aurait pu ressentir lors de la composition de l'oeuvre : c'est la dernière composition de son séjour à la Villa Médicis, séjour où il fût vivement critiqué par le jury auquel tout lauréat du grand prix de Rome doit envoyer les oeuvres qu'il compose durant le séjour. Bref, après un séjour peu joyeux à Rome, il aspirait sans doute à retrouver la belle vie de Paris, et l'allégresse l'accompagnant !

Pour poursuivre la première partie, les Nuits dans les Jardins d'Espagne, Impressions symphoniques pour piano et orchestre, de Manuel de Falla. On retrouve le style hispanique, bien sûr, tout à fait caractéristique du compositeur, avec divers tableaux dont les thèmes sont donnés tantôt par le piano, tantôt par un pupitre d'orchestre ou un autre, et que l'on retrouve par la suite souvent en filigrane. La partie du piano soliste adopte résolument un style improvisé, dans quelque caractère qu'il soit, ce qui n'empêche pas qu'il soit parfois très rythmé. Au piano, Alexandre Tharaud, qui n'a pas joué par coeur, mais a interprété l'oeuvre avec brio... j'ai trouvé le jeu parfois un peu sec, mais globalement, je crois qu'on peut dire que c'était excellent ! Un bémol : son manque de considération envers le public... il ne nous a pas regardé quand on est allés lui demander une griffe, du moins pas avant d'avoir insisté en lui souhaitant une bonne fin de soirée... et ça n'a pas duré.

Enfin, en guise de seconde partie, la Symphonie n°3 « avec orgue » de Camille Saint-Saëns. Et bien elle est vraiment géniale ! Je crois que je l'ai déjà entendu, car le deuxième et dernier mouvement m'a étrangement dit quelque chose... peu importe, c'est une symphonie qui en jette ! Ce qu'il faut savoir à l'écoute, c'est que ce n'est pas un concerto pour orgue, mais bel et bien une symphonie pour laquelle un orgue vient s'ajouter à l'effectif habituel de l'orchestre. Il n'y a donc pas de démonstration de virtuosité, et l'orgue n'a pas une partie spécialement plus importante que les autres (toutes proportions gardées, on l'entend tout de même un minimum !). Au contraire, cela vient enrichir la couleur et donner une palette sonore encore plus large qu'elle peut déjà l'être... Cette symphonie est réellement fabuleuse - et sans aucun doute extrêmement difficile à l'exécution par moments -, et elle a vraiment un bon rendu. Les musiciens semblaient un peu fatigués au moment du salut, mais on les comprend aisément ! Cela dit, ils ont donné, mais se sont également fait plaisir, et c'est aussi ce qui rend cette musique géniale : c'est du bon pour le public, mais aussi pour chacun des musiciens !

En résumé, un excellent concert qui a dû en réveiller plus d'un... c'était un succès, et l'Orchestre a été à la hauteur des attentes du public : pour les deux représentations, hier soir et demain, les derniers billets sont partis il y a plusieurs semaines !

Edition du 8 février : à noter tout de même, puisqu'emporté par l'extase sonore de Saint-Saëns, je l'avais oublié : pas mal de - petits - problèmes de synchronisation dans les attaques, ou parfois dans les phrases... la mise en place n'est toujours pas impeccable. A relativiser tout de même avec les problèmes d'acoustique de la salle : notamment les cuivres et surtout les cors (mise à part une attaque complètement plombée !) qui ont du mal à entendre les autres et anticiper assez.

4 commentaires:

  1. Blague à part, je trouve que le comportement des solistes ressemble énormément à leur jeu..

    Tu parles du jeu "sec" du soliste, et son comportement, d'après ce que tu décris, a l'air un peu... sec!

    J'ai eu l'immense (faut il le préciser) bonheur de rencontrer Brendel, qui a le même humour, la même gentillesse et modestie que ses interprétations.

    Je trouve que Vengerov aussi a un jeu proche de son comportement: il se la pète, il se la re-pète, et il se la sur-pète.

    sur une autre note, j'aime beaucoup le ton optimiste de tes critiques. Je ne crois pas que tu te laisses aller à critiquer pour le plaisir de critiquer, çà fait plaisir!

    Enfin bon, c'est à voir...
    A plus!
    Klari

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  2. Oui en effet, c'est pas une remarque bête ça... après tout, c'est un tempérament en général.
    Bon bien sûr on peut toujours trouver des contre-exemples.

    Merci en tout cas :)
    De manière générale je suis plutôt bon public, alors ça aide, et puis... je me dis qu'à leur place... !

    Mais à tête reposée, je me disais tout à l'heure que je n'avais justement pas noté ici tout de même pas mal de - petits, ça va - problèmes de synchronisation au niveau des attaques, pas toujours ensemble... on oublie souvent quand on est emporté par l'extase sonore de la 3ème symphonie ! ^^

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  3. Je crois que quand on sent que l'orchestre est content de jouer quelque chose, des attaques un peu imprécises blessent moins l'oreille que d'ordinaire :-)

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  4. Oui, c'est clair que ça passe beaucoup mieux. Ce n'est pas cela qu'on retient, du coup !

    Comme quoi, le plus important n'est pas la technique (attention je n'ai pas dit que ça ne servait pas, au contraire !!), c'est bien de faire passer des choses dans la musique !

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