Orchestre des Jeunes de l'Arc Alpin / Excellente musique américaine !

Dimanche 9 novembre 2008, 17h, Auditorium de Lyon

Ouverture de Candide, Leonard Bernstein
The Unanswered Question, Charles Ives
Fanfare for the Common Man, Aaron Copland
Symphonie n°9 en Mi m « du Nouveau Monde », Antonín Dvořák

Orchestre des Jeunes de l'Arc Alpin (Académie de l'Orchestre National de Lyon)

Comme je vous l'avais annoncé il y a quelques jours, je me suis rendu dimanche après-midi à l'Auditorium pour ce concert de l'Orchestre des Jeunes de l'Arc Alpin. Devant le public occupant les places en orchestre et au premier balcon (le second était donc fermé), Jérôme Thiébaux vient sur scène brièvement présenter les oeuvres, pour combler l'absence de notes de programme dans le pauvre dépliant que l'on nous donne à l'entrée. Et l'on commence directement par la dynamique Ouverture de Candide, de Bernstein, dans laquelle les jeunes de l'orchestre n'hésitent pas à se surpasser, à donner un maximum comme chez les cuivres, ou encore les bois, très énergiques dans toutes leurs répliques.

Vient ensuite la pièce de Charles Ives, compositeur américain du début du XX^ème siècle. L'instrumentation et la disposition sont originales : orchestre à cordes, auquel on ajoute une trompette solo, debout au milieu du rang habituel des cuivres, et quatre bois solistes situés devant l'orchestre (clarinette, hautbois et deux flûtes). La thématique de l'œuvre est simple : au-dessus d'un éternel tapis d'accords tonals pianissimo joués par les cordes, la trompette pose une question, toujours la même, en quelques notes. Les 4 solistes lui répondent des séries de notes qui ne lui répondent pas vraiment (d'où "La question sans réponse", titre de l'œuvre !). J'ai eu plutôt du mal à comprendre la logique des différentes interventions de ces bois solistes.

La Fanfare for the Common Man par la suite, par un rang de cuivres pleins d'énergie et de puissance, mais qui ne manquent cependant pas de finesse, dans des phrases très justes - ce qui n'est pas toujours facile. Ils sont tout à fait parvenus à donner le caractère grandiose et large de la fanfare, très belle interprétation !

Enfin, pour la seconde partie, la géniale Symphonie du Nouveau Monde, de Dvořák ! Une œuvre que j'écoute énormément, dans plusieurs versions de grands orchestres internationaux... ce qui fait que je crois en avoir une idée de très haut niveau ! Et du coup, il est évident qu'un orchestre de 90 jeunes d'horizons différents, qui ne jouent ensemble que depuis deux semaines ne peuvent donner un résultat aussi énorme que ces orchestres. Et j'en ai été un peu déçu au départ, avant de me souvenir que je n'étais pas devant un Philharmonique de Berlin ou de je ne sais où encore ! Remis dans le droit chemin, j'ai pu profiter de cette symphonie que j'idolâtrerais presque... On pourrait noter quelques fautes ou oublis, quelques rares passages un peu flottants où l'on a frôlé le décalage, mais, finalement, l'interprétation était tout de même rudement bonne, et j'ai bien accroché !

Un dernier mot enfin car j'ai été totalement séduit par la direction de Jean-François Verdier. Très classe et belle à observer, sa technique semble très claire pour les musiciens (dont plusieurs confirment !), et surtout ne semble pas contenir de gestes parasites, inutiles ou dérangeants. Le nécessaire à la clarté et la précision, auquel il rajoute de quoi donner l'expression nécessaire et de quoi modeler la pâte sonore - sans perdre en précision ! Gestes beaux et tout à fait efficaces, que demander de plus ?

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